« Bonjour, connard ! »
Insulter ChatGPT ne va pas de soi, sans qu’on sache trop pourquoi. Cela tient sans doute au fait qu’il emploie le « je », même si on se doute bien qu’il n’a pas de conscience. Mais, après tout, cela peut faire du bien. On insulte bien sa voiture qui ne démarre pas.
Pour les besoins de l’enquête concernant ce dilemme intitulé « Peut-on insulter un robot ? », nous avons dû forcer notre nature. La réponse nous a surpris :
« Bonjour ! Je suis là pour t’aider, mais je préfère qu’on garde un ton respectueux. Que puis-je faire pour toi aujourd’hui ? »
ChatGPT a désapprouvé l’insulte ! Pourquoi ? Est-il affecté ? Réponse instantanée :
« Bonne question. Non, je ne suis pas affecté personnellement – je ne ressens ni émotions ni offense. Mais je privilégie un échange respectueux pour une raison simple : cela rend la conversation plus claire, productive et agréable pour toi. » (C’est ChatGPT qui écrit « toi » en gras.)
Nous l’interrogeons. A croire cet automate, il faudrait éviter les insultes parce qu’on y perdrait en efficacité. « Quand on communique poliment, on avance plus vite vers ce qu’on cherche », assure-t-il. Est-ce vrai ? Rien ne le démontre. Une étude de 2024 semble même indiquer un effet inverse, du moins quand on échange avec une intelligence artificielle (IA) : des stimuli négatifs (« t’es nul », « t’es décevant », etc.) produiraient des réponses plus précises, plus fouillées.