Tous progressistes, les homosexuels ? Le FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire), dans les années 1970, ou Act Up, dans les années 1990, ont nettement ancré le mouvement à gauche. Mais il est une autre histoire, jamais racontée sur le temps long, que Mickaël Studnicki reconstitue dans Droites nationalistes et homosexualités en France. Ce magnifique essai couvre plus d’un siècle de relations torturées des droites nationalistes aux amours de même sexe, depuis l’arrestation, en 1876, du comte de Germiny, grand défenseur de l’ordre, de la famille et de la religion, surpris tout à son affaire dans une vespasienne, jusqu’au fantasme de la présence d’un « lobby gay » au Front national.
Tout obéit, à l’extrême droite, à une dynamique paradoxale : quelle place pour des homosexuels (bien difficiles à dénombrer) que leurs convictions orientent vers des mouvements politiques foncièrement hostiles à leur mode de vie comme aux revendications qu’entraîne leur visibilité croissante ?