On y entre aujourd’hui comme dans une grotte, par une ouverture de plain-pied sur les abords de la porte de La Villette, à Paris. Les « découvreurs » du bâtiment abandonné avaient l’habitude d’escalader quelques grilles pour y pénétrer en toute discrétion. La première fois remonte à août 2010 : le duo de graffeurs fraîchement composé de Lek & Sowat pénètre dans cet ancien supermarché. Fascinés, les deux artistes découvrent un monde figé dans le temps sur quatre niveaux, dont deux de parkings en étage et un sous-sol. Ils tombent « en amour » avec les textures des murs et plafonds, les clairs-obscurs et les lignes de fuite du bâtiment, dont leur graffiti déstructuré épouse les formes.

Les lieux portent aussi les mille et une traces de vies passées par cet espace interstitiel où migrants, familles et toxicos ont cohabité avant une évacuation et une sécurisation renforcée. Le sol est jonché de jouets et détritus, casseroles, chaussures, berceaux ou lettres jamais envoyées, destinées à rassurer des proches depuis un exil précaire. Des inscriptions en tous genres pullulent déjà sur certains murs, et des voitures en partie désossées sont encore garées dans les étages, au milieu d’une forêt de colonnes.

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