Le culte de Luigi Mangione, révélateur de la flambée de violence politique aux Etats-Unis : « Le peuple américain voit en lui un Robin des Bois »

Cette fois, Abril Rios est arrivée à New?York au volant de sa Fiat 500, trente-six heures avant la comparution. A 3 heures du matin, elle a ouvert son fauteuil de camping en face du palais de justice de Manhattan, un massif de granit Art déco qui occupe tout un pâté de maisons à la lisière de Chinatown. Cet hiver, venue spécialement des Pays-Bas, l’influenceuse de 26 ans s’était retrouvée vingt-cinquième dans la queue, pour moins de 20 personnes admises dans la salle d’audience. Ça lui a servi de leçon. Sur le dos de sa main gauche, un?2 tracé au marqueur noir garantit sa place pour la quatrième comparution au tribunal de Luigi Mangione, le tueur présumé de Brian Thompson, patron d’UnitedHealthcare, premier assureur santé privé des Etats-Unis. C’est une nuit chaude de septembre, un spray anti-moustique circule dans la file d’attente.

La place numéro 1 est occupée par un line sitter, soit un professionnel payé 50 dollars de l’heure par une Américaine vivant à Paris pour faire la queue à sa place. Depuis qu’elle a atterri, Astra (le pseudonyme qu’elle a choisi pour ses activités politiques) s’affaire à tapisser New?York d’appels à être « tous avec Luigi » le jour de l’audience. Toujours soignée, ongles laqués, la trentenaire, qui s’occupe d’un collectif d’artistes anonymes, n’a pas raté une seule comparution du prévenu, poursuivi à la fois par la justice fédérale, l’Etat de New?York et la Pennsylvanie, où il a été arrêté.

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