« Il y a dix ans, je ne me serais pas risqué à faire venir un général dans un amphi. J’aurais eu peur de la réaction de certains étudiants. » Depuis vingt-cinq ans, à l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Toulouse, Jean-Yves Fourniols, directeur des relations avec les entreprises, voit évoluer les mentalités au sein de son école d’ingénieurs. Alors que le gouvernement a décrété, en 2022, une hausse des cadences dans la production d’armes, la présence des entreprises du secteur et de l’armée se fait plus visible dans ce type d’établissement. « Auparavant, nous n’avions pas de demandes de la part des militaires pour venir à la rencontre des étudiants », constate ce responsable.
Si l’Etat et l’armée n’obligeraient en rien l’ouverture de nouvelles filières, « les industriels qui siègent dans les instances de l’école peuvent orienter les programmes là où sont les besoins », explique M. Fourniols. L’INSA Toulouse a d’ailleurs signé deux conventions, l’une avec la marine, l’autre avec la gendarmerie, afin de permettre à ces acteurs de venir présenter leurs métiers.