S’ils dessinent un kaléidoscope de styles, les 111 défilés et présentations de la fashion week printemps-été 2026 de Paris, qui s’achève le 7 octobre, auront tout de même eu un point commun : celui de dévoiler beaucoup de peau.

Chez Miu Miu, celle-ci se révèle sous un tablier. La marque la plus influente du moment fait de cette pièce le cœur de sa collection. « Le tablier m’a toujours fascinée comme un emblème du travail des femmes, à l’usine ou dans les métiers de service. C’est le symbole de leurs efforts et de l’adversité à laquelle elles sont confrontées », analyse Miuccia Prada, qui l’envisage sous toutes ses formes (à volants, à bavette, chasuble, etc.). Le tablier est également bien pratique pour jouer avec les superpositions : il y a la version premier degré, taillé dans un coton épais par-dessus un bleu de travail, mais aussi celle en dentelle, porté avec seulement un bikini. La formule Miu Miu, qui consiste à dynamiser des éléments désuets avec une bonne dose de sensualité, fonctionne toujours.

L’Italien Niccolo Pasqualetti, à la tête de sa propre marque, a pris des sculptures de Richard Serra (1938-2024) pour point de départ de sa collection et en a tiré des pièces ajourées : des robes anguleuses laissant les hanches à découvert, un tee-shirt ou un paréo en sequins transparents, des blousons multipoches en cuir dont les manches amovibles se déboutonnent sur les épaules. « J’ai voulu conserver une structure tailleur et y ajouter tous ces détails plus suggestifs », explique le prometteur designer de 30 ans, dont la palette se limite aux tons naturels.

Chitose Abe, elle, revendique de proposer « du Sacai très Sacai ». Soit un vestiaire embrassant la grammaire déconstructiviste qu’elle développe depuis 1999. Crinolines, paniers, volants : la Japonaise assume des volumes généreux. Ses audaces hybrides – robes-vestes croisées, jupes-capes, vestes motard démembrées – remontent au-dessus du genou, mais sans facilité provocante. Ventre à l’air entre une maille courte et un bermuda bouffant, haut de la poitrine visible derrière une bande d’organza, clavicule rendue apparente par un ajour sur une robe patchwork… « Je voulais que cette collection laisse transparaître une grande confiance en soi », détaille Chitose Abe.

Chez Lacoste, Pelagia Kolotouros place sa quatrième collection au cœur des vestiaires, ce lieu où l’on se change. « Cet espace me fascine : on s’y replie derrière des portes fermées tout en y étant en fait très scruté, par ses coéquipiers ou par ses adversaires », fait remarquer la directrice artistique gréco-américaine. Dans le gymnase du lycée Carnot, redécoré d’un sol blanc carrelé, elle reprend ses classiques faciles (grands manteaux, polos et survêtements taillés large) et les enrichit de jupes d’organza qui révèlent les cuisses, de jupes duveteuses comme des serviettes nouées autour de la taille, de pardessus en Nylon translucide extrafluide laissant paraître des broderies en brins d’herbe ou des sous-vêtements en dentelle. Le tout reste un peu sage. Comme quoi il ne suffit pas toujours de dévoiler la peau pour véhiculer une véritable sensualité.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario