Ambre (le prénom a été modifié à sa demande) est étudiante à Sciences Po, et si ChatGPT est pour elle avant tout un assistant efficace pour structurer sa pensée ou pour créer des plans pour ses cours, il peut également devenir l’auteur de certains de ses travaux : « Quand je manque de temps, il m’arrive de lui faire rédiger une dissertation à faire à la maison. » Une fois le travail fait par la machine, elle « reprend les tournures de phrase qui ne sont pas naturelles, enlève les répétitions, adjectifs et superlatifs caractéristiques de ChatGPT » pour rendre son texte plus « humain ».

Les techniques des étudiants pour masquer le style « ChatGPT » se diversifient. Jeanne (qui souhaite également rester anonyme), par exemple, opte pour une autre stratégie. L’étudiante en master à l’Ecole supérieure des sciences commerciales d’Angers (Essca) fait écrire son texte en anglais à l’intelligence artificielle (IA) et le traduit ensuite manuellement.

Si l’usage des IA génératives a conquis la jeunesse – 80 % des 18-25 ans s’en servent au moins une fois par semaine, selon une étude de l’agence Heaven –, difficile de quantifier le recours aux IA des étudiants pour leurs travaux évalués par les enseignants. Les examens surveillés sur table existent toujours, mais les épreuves en classe sur ordinateurs personnels se développent et permettent un accès plus simple aux IA. Jeanne raconte ses examens de contrôle de gestion et de sciences de la décision : « Tout le monde trichait. Pendant les examens, on s’organisait en ouvrant un document partagé sur nos ordinateurs et chacun y ajoutait ses réponses générées par IA. »

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