Le colonel Randrianirina, ce presque inconnu que tout le monde, depuis quelques jours à Madagascar, appelle par son prénom – Michaël –, se coule par la porte latérale de la Haute Cour constitutionnelle (HCC), à Antananarivo. Dans les travées pleines à craquer, vendredi 17 octobre au matin, on ne repère pas tout de suite que l’homme de 51 ans, petite taille, gestuelle calme et composée, qui va être placé à la tête de l’Etat au terme de la cérémonie, a pénétré dans la salle d’audience de l’institution.

Depuis son irruption dans le fil des événements à Madagascar, sept jours plus tôt, lorsque, samedi 11 octobre, il a emmené les militaires de l’unité qu’il commande, le Capsat (contingent du corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques), soutenir les manifestants de la Gen Z, enclenchant la chute du régime du président Andry Rajoelina et le départ du pays en catimini de ce dernier, le colonel Randrianirina a constamment porté des treillis. Tout à coup, vêtu d’un costume, il semble différent.

En kaki, on l’a vu haranguer la foule, juché sur un blindé, puis faire irruption, mardi, devant l’un des sièges désertés de la présidence du centre-ville, à la tête d’un groupe d’officiers, pour se placer à la tête de l’Etat. Cela présentait toutes les caractéristiques d’un putsch. Mais le reconnaître risquait d’entraîner des conséquences immédiates : sanctions, interruption de l’aide internationale. Avec la conséquence, potentiellement, de voir la Russie en profiter pour prendre de l’ascendant à Madagascar. Le Comité national de défense de la transition (CNDT), que préside le colonel, a donc revu son approche.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario