Le gouvernement marocain a proposé, dimanche 19 octobre, une série de mesures destinées à encourager les jeunes à s’engager en politique et à accompagner les réformes sociales, sur fond de contestation menée par la jeunesse depuis fin septembre. A la suite de l’approbation par le conseil des ministres du projet de loi de finances pour 2026, présenté devant le roi Mohammed VI avant d’être soumis, lundi, au Parlement, plusieurs projets de lois organiques visant à moderniser la vie publique et à renforcer la participation citoyenne ont été adoptés, a annoncé le cabinet royal dans un communiqué relayé par l’agence officielle marocaine Maghreb Arabe Presse.

« Afin d’inciter les jeunes de moins de 35 ans à se lancer dans le champ politique », un projet prévoit de simplifier leurs conditions de candidature aux élections et d’accorder des aides couvrant jusqu’à 75 % des frais de campagne électorale, selon le communiqué. Dans le même esprit, un autre projet de loi entend moderniser les partis politiques, améliorer la transparence et encourager la participation des femmes et des jeunes à leur création et leur gestion, poursuit le texte.

Ces réformes s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de renforcer « l’action partisane » au Maroc « pour qu’elle s’adapte aux profondes mutations que connaît la société ». Le gouvernement a souligné que ces projets de loi sont dans la continuité du discours du trône de juillet, au cours duquel Mohammed VI avait averti qu’il n’y avait « ni aujourd’hui ni demain de place pour un Maroc avançant à deux vitesses » et demandé le lancement d’une nouvelle génération des programmes de développement territorial. Le souverain avait également demandé au gouvernement de faire adopter ces textes avant la fin de l’année 2025.

L’annonce intervient sur fond de tensions sociales. Depuis le 27 septembre, des rassemblements du collectif de jeunes GenZ 212 appellent à des réformes dans les secteurs de la santé et de l’éducation, à la lutte contre la corruption et à un renouvellement du personnel politique.

Dans ce contexte, le gouvernement a aussi annoncé mettre en avant un « effort budgétaire » pour 2026, notamment dans les domaines sociaux : 140 milliards de dirhams (13 milliards d’euros) seront consacrés à la santé et à l’éducation, avec la création de plus de 27 000 postes en faveur des deux secteurs. De nouveaux centres hospitaliers universitaires seront mis en service à Agadir, dans le sud du pays, et à Laâyoune, au Sahara occidental, et 90 hôpitaux feront l’objet d’une rénovation, selon le texte.

Pour l’éducation, le gouvernement veut accélérer la réforme du système scolaire en généralisant l’enseignement préscolaire, en renforçant l’appui à la scolarité et en améliorant la qualité de l’enseignement. Une attention particulière sera portée aux régions les plus défavorisées, comme les zones de montagne et les oasis, ainsi qu’au développement durable du littoral et à l’élargissement du programme de modernisation des centres ruraux, d’après le cabinet.

Au Maroc, les inégalités sociales demeurent un défi majeur. Le pays est marqué par de fortes disparités régionales et un écart persistant entre les secteurs public et privé. D’après les chiffres officiels, le déficit éducatif explique 47,5 % des cas de pauvreté, malgré le recul du taux national de 11,9 % en 2014 à 6,8 % en 2024. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avait déclaré en juillet devant le Parlement que le budget consacré à la santé et à l’éducation avait augmenté de 65 % entre 2021 et 2025.

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