Dans cette affaire, tout paraît éprouvant. Les photos, d’abord. Celles des plaies infligées au corps de Lola, 12 ans, violée et assassinée le 14 octobre 2022 en rentrant du collège. Les films de vidéosurveillance qui montrent la parfaite indifférence de Dahbia Benkired, la jeune femme accusée du meurtre. Et cette dernière enfin, qui change sans cesse de version, accuse les uns et les autres mais reste insondable.
Avant de faire projeter les photos les plus terribles, le président Julien Queré prévient délicatement la famille qu’elle peut sortir pour s’éviter cette épreuve. Chaque fois, une demi-douzaine d’oncles, tantes, cousins et amis quittent temporairement la salle d’audience de la cour d’assises de Paris, où est jugée Dahbia Benkired.
Jamais, cependant, ni Delphine ni Thibault Daviet, la mère et le frère de la jeune Lola – Johan Daviet, le père de la victime est mort d’une crise cardiaque un an et demi après sa fille –, ne désertent les bancs des parties civiles. Au deuxième jour du procès, le lundi 20 octobre, ils sont là, serrés l’un contre l’autre, à trois pas de la barre derrière laquelle les témoins se succèdent. Elle, en col roulé noir et le visage marqué par le chagrin. Lui, attentif derrière ses lunettes à fines montures.