Cinq personnes ont été mises en examen en France pour leur rôle dans un réseau international suspecté d’avoir truqué plusieurs compétitions de tennis, pour des gains évalués à des centaines de milliers d’euros, a annoncé, lundi 20 octobre, le parquet de Marseille.
Dans cette affaire, des interpellations ont déjà été effectuées en Bulgarie. Les faits concernent une quarantaine de tournois organisés entre 2018 et 2024 dans une dizaine de pays, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, les Etats-Unis, le Mexique, ou encore l’Egypte et la Tunisie.
Le réseau « est soupçonné d’avoir, dans le cadre de la prise de paris sportifs, rémunéré plusieurs joueurs, situés au-delà de la 100? place [du classement] ATP, en contrepartie de la perte volontaire d’un set ou d’un match », selon le communiqué du parquet.
Initialement, 14 personnes ont été « interpellées simultanément » en France, en Bulgarie, en Espagne et en Roumanie, d’après la même source. En France, après neuf interpellations, cinq Français, âgés entre 23 et 29 ans, ont été mis en examen pour « escroqueries en bande organisée, corruption sportive en qualité d’auteurs ou de complices et participation à une association de malfaiteurs ».
Ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Le parquet évoque « plus de 800 000 euros de gains identifiés à ce jour », tandis que les investigations se poursuivent. L’enquête avait débuté fin 2023, avec des « anomalies » relevées dans la prise de paris pour un match professionnel lors d’un tournoi de troisième division à Rodez (Aveyron, sud-ouest). Avant que les enquêteurs ne portent leur attention sur « plusieurs autres joueurs français ».
« Le recours à des comptes de monnaie électronique avait été mis en évidence, ce qui avait conduit à identifier un réseau de corrupteurs opérant principalement depuis la Bulgarie, avec l’aide de nombreux intermédiaires, en France comme à l’étranger », poursuit le parquet.
En Bulgarie, la justice a annoncé vendredi l’arrestation de quatre hommes, à la demande des autorités judiciaires françaises. Parmi eux figurent trois anciens joueurs de tennis, dont les deux frères Karen et Juri Khachatryan, déjà épinglés par les autorités sportives pour des matchs arrangés.
Ils sont poursuivis pour blanchiment transfrontalier de fonds issus de pots-de-vin et d’escroqueries liées à des compétitions sportives, notamment de tennis. La justice bulgare doit se prononcer sur leur remise aux autorités françaises dans les prochaines semaines.