Elle avait pulvérisé le record du monde du marathon. En 2 h 9 min 56, la Kényane Ruth Chepngetich avait inscrit son nom dans l’histoire en octobre 2024 à Chicago (Etats-Unis) en effaçant près de deux minutes au meilleur temps chez les femmes, jusque-là détenu par la coureuse éthiopienne Tigist Assefa. Ruth Chepngetich est désormais suspendue trois ans pour dopage à la suite d’un contrôle positif à l’hydrochlorothiazide, un diurétique interdit, a annoncé l’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU), jeudi 23 octobre.
« L’AIU a suspendu Ruth Chepngetich pour trois ans à partir du 19 avril 2025 pour la présence et l’utilisation d’une substance interdite », a exposé l’instance dans un communiqué. Elle avait suspendu de façon provisoire l’athlète kényane en juillet. Ses résultats sont annulés à partir du 14 mars 2025, date de son contrôle positif.
Les performances semblant hors norme de Ruth Chepngetich avaient intrigué les observateurs. En plus de décrocher le record du monde lors du marathon de Chicago à l’automne 2024, elle avait également battu son meilleur temps personnel de plus de quatre minutes.
L’AIU avait eu connaissance du contrôle positif de Chepngetich début avril 2025 et l’avait auditionnée dans la foulée. Son test, effectué le 14 mars, indiquait la présence d’hydrochlorothiazide, un diurétique interdit par l’Agence mondiale antidopage (AMA), pouvant être utilisé pour masquer la présence dans l’urine d’autres substances interdites. L’organisation avait précisé que la marathonienne de 31 ans avait choisi, dès ce moment-là, de se soumettre volontairement à une suspension provisoire, le temps de terminer l’enquête.
L’athlète avait déclaré auprès de l’AIU, fin juillet, se souvenir avoir pris un médicament qui ne lui appartenait pas, deux jours avant le contrôle positif. L’instance, qui a enquêté à partir des données de son téléphone et de la liste complète des compléments et médicaments pris, a estimé l’explication « peu crédible ». « Le comportement imprudent décrit par Chepngetich – prendre la médication d’autrui sans vérification – est considéré comme une intention directe, passible d’une suspension portée à quatre ans », écrit l’AIU, se félicitant que le système « fonctionne comme il le doit ».
L’Unité d’intégrité de l’athlétisme a été créée en 2017 par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) pour restaurer la confiance dans ces disciplines après les nombreux scandales de dopage et de corruption, notamment autour de la fédération russe, de l’affaire Lamine Diack, ancien patron de l’athlétisme mondial, ou encore de la « course la plus sale de l’histoire » – la finale féminine du 1500 m des Jeux de Londres en 2012, où 5 des 13 athlètes qui ont pris le départ ont été ensuite disqualifiées pour dopage.
Sacrée championne du monde du marathon en 2019, Ruth Chepngetich s’est également illustrée en remportant à trois reprises le marathon de Chicago (2021, 2022, 2024) et deux fois celui de Nagoya (2022 et 2023). Sa dernière apparition en compétition remonte au semi-marathon de Lisbonne, le 8 mars, où elle avait pris la deuxième place en 1 h 6 min 20.