Difficile de détourner les yeux des prétoires turcs. A chaque audience son lot de surprises, d’incompréhensions ou d’affligeantes dérives en matière de droits. Quiconque s’est assis un jour dans un de ces tribunaux à la froideur lisse et bureaucratique sait à quel point le théâtre judiciaire à Istanbul ou Ankara n’est pas une chronique ordinaire. Mais voilà que depuis un peu plus d’une semaine, une vague de mises en examen suscite un émoi tout particulier.

L’arrestation la plus marquante est sans conteste celle de Mehmet Akif Ersoy, probablement l’animateur de télévision le plus influent du pouvoir en place. Il est accusé par le parquet d’« usage de stupéfiants » et d’avoir facilité des rencontres en vue d’obtenir un « bénéfice financier et sexuel ». Depuis sa déposition devant le procureur, plusieurs témoignages de harcèlement et d’agressions sexuelles sont venus s’ajouter au dossier.

L’affaire sort du lot. Elle vise non seulement une personnalité riche et influente, ce qui en soi est déjà rare, mais elle offre surtout un aperçu des luttes intestines au sein de l’élite islamiste du régime, dans ce qui s’apparente à une guerre de succession au plus haut sommet de l’Etat.

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