Il y a beaucoup de livres pour se souvenir de l’horreur du XXe siècle. Peu permettent de reprendre le cauchemar là où il en était, au point d’avoir le sentiment d’éprouver un peu de ce que ses victimes ont connu. Apre, difficile, parfois confus tant il veut tout dire d’un souffle, Belles de sang, le deuxième roman de la poète, dramaturge et metteuse en scène lettone Inga Gaile, qui est ici traduite en français pour la première fois, est de ceux-là, malgré ses défauts, que balaye une force peu commune d’imposition des personnages et des situations.

Paru en 2019 en Lettonie, sous le titre Skaistas (« les belles »), il a connu un succès considérable dans le pays balte, dont il récapitule les tragédies historiques, par un mélange vertigineux d’époques, de conditions politiques et d’histoires particulières. Il est construit autour de trois femmes, comme autant d’étapes dans une traversée du XXe siècle letton, marqué par deux totalitarismes et par une révolution qui a rendu sa liberté au pays, sans chasser ses fantômes.

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