Où trouver de l’argent ? La question tourmente les ONG confrontées à une crise nutritionnelle sans précédent au Nigeria. Dans le pays le plus peuplé d’Afrique, fort de 232 millions d’habitants, la situation est critique : selon l’Unicef, 33 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire – un record mondial –, et près de 3,5 millions d’enfants sont atteints de malnutrition aiguë sévère, le stade le plus grave.
Depuis le démantèlement, en début d’année, de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid) – principal bailleur de fonds de la solidarité mondiale – et les coupes budgétaires de pays européens comme le Royaume-Uni, la France ou l’Allemagne, les financements s’assèchent. L’enveloppe française destinée à l’aide humanitaire au Nigeria a, elle aussi, fondu : 7,5 millions d’euros cette année, contre 13,1 millions en 2024.
Face à ces désengagements massifs, des organisations comme Médecins sans frontières (MSF), Alliance for International Medical Action (Alima) ou Action Santé mondiale plaident pour « une solution qui ne coûterait presque rien aux consommateurs », insiste Stéphane Doyon, responsable de programme à MSF : augmenter d’un seul centime d’euro par canette la « taxe soda » sur les boissons sucrées et édulcorées afin de financer la lutte contre la malnutrition.