« La règle d’or de l’équilibre des finances sociales, mise en place en 1945, a été oubliée »

Directeur général de la Banque publique d’investissement, Nicolas Dufourcq publie La Dette sociale de la France. 1974-2024 (éd. Odile Jacob, 544 pages, 28,90 euros). En 1992, à 29 ans, il a été directeur adjoint du cabinet du ministre des affaires sociales, chargé des finances de la Sécurité sociale, dans le gouvernement de Pierre . Trois décennies plus tard, il a décidé de revenir sur le sujet en interrogeant 50 responsables politiques (Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, François Hollande, Nicolas Sarkozy…), syndicaux (Bernard Thibault, Nicole Notat…) et économiques pour comprendre ce qu’il voit comme une dérive des dépenses sociales.

Qu’est-ce que vous voulez, les Français vivent à crédit. Une entreprise qui est en perte depuis trente-trois ans et qui décide de se redresser, c’est forcément douloureux. On a convaincu les gens que la dette n’était qu’une écriture comptable, alors qu’elle pèse de tout son poids sur les services publics. Aujourd’hui, 10 % des dépenses sociales sont financées par la dette. Cela risque de se terminer comme en Italie : en décembre 2011, nos voisins ont voté en panique la loi dite « Salva Italia », mettant la retraite à 67 ans. Dans mon livre, j’ai interviewé Elsa Fornero, la ministre qui a passé cette réforme : elle a été sous protection policière pendant cinq ans. Mais, aujourd’hui, on l’appelle Jeanne d’Arc, Giovanna d’Arco.

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