Pour faire entrer en son sein trois maquettes grandeur nature de l’Orient-Express – une cabine, une voiture-bar et une voiture-restaurant –, le Musée des arts décoratifs (MAD) a dû, le 13 octobre, déverrouiller les portes arrière qui donnent sur le jardin des Tuileries, et les ouvrir en très grand. Arrivées à Paris dans des conteneurs depuis divers ateliers en France, les voilà à quai dans la nef du bâtiment, en bout de parcours de l’exposition « 1925-2025. Cent ans d’Art déco ». Jusqu’au 26 avril 2026, elle retrace, à travers un millier de pièces (mode, design, joaillerie, etc.), les traits marquants de ce courant esthétique des Années folles fondé sur la rigueur artisanale, la géométrie ou encore la noblesse des matières.
Consacré à l’Orient-Express, ce segment constitue l’ultime chapitre de l’accrochage, mais sert également d’exemple illustratif d’un sommet de l’Art déco et de réflexion sur sa pertinence un siècle plus tard. « On avait d’abord imaginé terminer le parcours en mettant en lumière des créateurs contemporains qui offraient en 2025 leur vision de l’Art déco, raconte la commissaire de l’exposition, Anne Monnier. Mais réserver à chacun une salle aurait pris trop de place. Finalement, on a choisi de singulariser le propos sur la renaissance de l’Orient-Express. »
Interrompue dans les années 1970, la célèbre ligne devrait reprendre du service courant 2027, à la suite de son rachat par les groupes Accor et LVMH. Tout début janvier, les équipes du MAD ont fait le déplacement dans les bureaux, situés aux abords des Champs-Elysées, de Maxime d’Angeac, architecte et designer chargé d’imaginer l’Orient-Express dans sa version 2025.