Il est à chaque carrefour et dans tous les formats. Sur d’immenses affiches de 4 mètres par 3, sur d’autres, plus petites, portraits collés sur les murs ou floqués sur les voitures… Alassane Dramane Ouattara, le président ivoirien sortant, candidat à un quatrième mandat lors du scrutin de samedi 25 octobre, est omniprésent à Abidjan, la capitale économique du pays.
Face à cette débauche de moyens, les affiches de ses quatre adversaires font souvent pâle figure. Certains candidats, faute de mieux, ont placardé celles fournies gratuitement par la Commission électorale indépendante – un visage en noir et blanc, peu flatteur, imprimé sur du papier de mauvaise qualité. En Côte d’Ivoire, où la politique est une affaire d’argent bien plus qu’un combat d’idées, les chances de victoire se mesurent d’abord aux moyens déployés.
En la matière, le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, a plié le jeu avant même que la partie ait réellement débuté. Depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011, la formation d’Alassane Ouattara est hégémonique. Elle contrôle désormais la grande majorité des communes (123 sur 201), des régions du pays (25 sur 31) et est majoritaire à l’Assemblée nationale (137 sièges sur 255).