Du Vietnam, Liam Grosjean a oublié les paysages, mais il se remémore les visages. Il a perdu son patronyme, mais connaît encore les bases de la langue. La cuisine de son pays d’origine ne garnit plus son assiette, mais il a conservé la mémoire des odeurs des plats de sa petite enfance. Liam, qui a bientôt 19 ans, a été adopté il y a dix ans par un couple de Français.

C’était en décembre 2015. Le garçon est arrivé le jour de Noël à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). « J’ai beaucoup pleuré dans l’avion, c’était très dur de quitter mon pays. Mais je suis arrivé en période de fêtes, c’était joyeux de rencontrer tout le monde », raconte le jeune homme. Ce dont il se souvient surtout, c’est un des cadeaux reçus : un vélo rien qu’à lui, son « rêve ». Il n’a pas oublié non plus le choc thermique. « C’était horrible, je n’arrêtais pas de grelotter, et je n’arrivais pas à me réchauffer », raconte-t-il.

Comme Liam, plus de 120 000 Français ont été adoptés à l’étranger depuis 1945, surtout à partir des années 1960, avec un pic de 4 079 enfants adoptés en 2004. Un chiffre en déclin continu depuis, pour s’établir à 103 en 2024, selon le ministère des affaires étrangères. Les enfants adoptés tardivement, c’est-à-dire à partir de 6 ans, sont minoritaires. En 2024, les 0 à 2 ans représentaient 36 % des adoptions, les 3 à 5 ans 29 %, les 6 à 10 ans 19 %, les 11 à 14 ans 11 % et 5 % pour les 15 ans et plus.

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