L’Assemblée nationale n’avait pas vécu un tel événement depuis Raymond Barre, qui a porté, deux ans durant, la double casquette de premier ministre et de ministre de l’économie et des finances (1976-1978) : c’est le premier ministre, Sébastien Lecornu, qui a ouvert, vendredi 24 octobre, la discussion budgétaire au Palais-Bourbon. Présent au banc tout l’après-midi, il entend revenir dans l’Hémicycle dans tous les moments-clés de la discussion budgétaire, qui doit durer jusqu’à la fin de l’année.
Une assiduité inédite, à laquelle les élus ne sont pas insensibles. « C’est très bien ! », a approuvé le député (Parti socialiste, PS) de la Corrèze François Hollande, lorsque Sébastien Lecornu a annoncé, le 14 octobre, sa présence dans l’Hémicycle pour le budget. « Depuis 2022, les premiers ministres venaient uniquement pour “dégainer” le 49.3 », rappelle une élue Renaissance. « Symboliquement, c’est bien, c’est une marque de respect pour l’Assemblée nationale », salue Paul Christophe, président du groupe Horizons. A moins que cette présence ne soit le signe de « la gravité du moment » ou de « l’inquiétude » du premier ministre, a suggéré à la tribune le président de la commission des finances, Eric Coquerel (La France insoumise, LFI).