La police judiciaire le voit comme une des cinq têtes de réseau de la DZ Mafia incarcérées , « jouant un rôle de donneur d’ordres en matière d’actions violentes », lit-on dans une note récente sur les « influences nationales du crime organisé marseillais ». Mais, dans le box du tribunal correctionnel de Marseille, qui l’a jugé, jeudi 23 et vendredi 24 octobre, pour une vieille affaire d’enlèvement et de violences sur deux jeunes « jobbeurs » venus s’incruster sans autorisation sur le point de deal des Oliviers A, Mehdi Adraouamine, 29 ans, l’assure : « Je n’ai pas de clan. » Pour aussitôt manier le sous-entendu : « Peut-être que oui, je suis devenu cette personne qui a un pied dans le crime organisé. Mais en 2019, non. »
Cette année-là, le 14 juillet en fin de journée, deux jeunes vendeurs de stupéfiants sont sommés, sous la menace d’une arme, de se glisser dans le coffre d’un véhicule occupé par cinq personnes. A partir d’images captées par des caméras de vidéosurveillance urbaine, les enquêteurs affirment que Mehdi Adraouamine est le conducteur de la voiture des ravisseurs. Dans les collines, au pic de l’Etoile, les deux victimes, âgées de 15 et 17 ans, sont mises à genoux, braquées par une arme dans ce que la procureure de la République a qualifié de « simulacre d’exécution digne de la mafia ». Clic ! L’arme s’enraye. Dans les manœuvres de manipulation, une balle transperce le pied d’un des deux garçons.