Le mantra « il faut croire en ses rêves » pourrait être un parfait résumé de la carrière déjà longue de la make-up artiste Carole Colombani. « J’ai su que je voulais devenir maquilleuse à 15 ans. Sur mon île, en Corse, je rêvais en feuilletant les magazines de mode. J’étais une collégienne assez banale, mon père était facteur, ma mère travaillait à France Télécom, personne n’imaginait que je pouvais faire carrière en backstage des défilés et en studio », s’amuse la quadra, qui lance aujourd’hui sa propre collection de pinceaux, Colombani Beauty.

Autodidacte, c’est en assistant, à Paris, une cousine éloignée sur des séances photo qu’elle apprend son métier. Pour gagner sa vie, elle fait des heures chez Sephora et en profite pour approfondir sa culture des produits, elle qui ne se maquille pas.

Puis, tout s’enchaîne. Elle collabore à chaque numéro du magazine Encens et est repérée par le styliste Christophe Lemaire, qui la fait travailler pour ses propres défilés, puis pour ceux d’Hermès. « Avant moi, c’était Tom Pécheux, ça impressionne », se souvient-elle.

Elle travaille aussi bien pour Elle que pour The Face, en coulisses des défilés à Paris et New York, rencontre Carine Roitfeld, qui monte le magazine CR Fashion Book (en 2012), et signe un contrat avec la marque de maquillage Maybelline, tout cela avant 30 ans. « Je suis arrivée dans un monde qui ne m’attendait pas, qui était très codifié et dont je n’avais pas les codes, note-t-elle. Mais, comme il me passionnait, j’ai appris vite et j’ai eu la chance de croiser des personnes séduites par mon approche instinctive. »

Au fil des années, elle affirme son style, une main légère qui révèle de belles peaux lumineuses, sur papier glacé comme dans la vie, et les mannequins comme les actrices qu’elle maquille lui disent se sentir bien entre ses mains. « Ce que j’aime dans mon métier, c’est créer de belles images, ainsi que la dimension humaine. C’est ce qui me pousse aujourd’hui à fonder mon label. J’ai envie de transmettre de façon démocratique ce que j’ai appris, de sortir du côté élitiste que peut avoir mon métier et d’être dans une forme d’éducation au geste de make-up pour toutes les femmes. »

Pour commencer, elle a choisi de se concentrer sur trois pinceaux pour le teint, des modèles « réellement utiles au quotidien », durables et végans. D’autres produits suivront mais, pour l’heure, Carole Colombani veut faire vivre cette collection qui ne porte pas son prénom parce que son fils, un jour, reprendra peut-être le flambeau.

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