« C’est le seul jour de l’année où il n’y a pas d’embouteillages ! », se réjouit un chauffeur de taxi abidjanais samedi 25 octobre. Réputée pour son inépuisable énergie, la capitale économique de la Côte d’Ivoire est comme assoupie en ce jour d’élection présidentielle. Certains commerces ont ouvert, mais les clients n’affluent pas. Dans les écoles transformées en bureau de vote, les électeurs défilent au compte-goutte.
« Je suis venu très tôt le matin, je veux voter pour la continuité, pour le développement. Je pensais qu’il y aurait beaucoup de monde », explique Yaya Touré, 36 ans, couturier et soutien d’Alassane Ouattara, devant l’école primaire des Lacs dans la commune de Koumassi à Abidjan. Mais même dans ce fief du parti présidentiel, le Rassemblement de houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), les électeurs n’ont pas eu à attendre pour accéder à l’urne en plastique.
A Abidjan, faute de réel suspense, le scrutin a peu mobilisé les électeurs. Alassane Ouattara, part ultra-favori et devrait obtenir un quatrième mandat dès le premier tour. A 83 ans, celui qui est président depuis quinze ans fait face à quatre candidats au faible poids politique. Les chefs des deux principales formations d’opposition, Tidjane Thiam pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), et Laurent Gbagbo, l’ancien président à la tête du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), n’ont pas été autorisés à se présenter à la présidentielle.