Le culte du cheveu, une extension du domaine de la beauté

Tous les matins, Brune, 17 ans, a rendez-vous avec ses cheveux. Enfermée dans la salle de bains, la jeune fille suit une routine précise, après avoir retiré la charlotte en satin avec laquelle elle dort pour éviter d’écraser ses boucles sur l’oreiller. Elle commence par mouiller ses longueurs, puis applique une crème sans rinçage ou une huile hydratante, selon les jours, pour les nourrir et les protéger de la chaleur des appareils coiffants. « Si je ne le fais pas, ma chevelure est plate et sans forme », confie la lycéenne, qui échange trucs et astuces capillaires avec ses amies.

Ensuite, elle sèche ses cheveux au diffuseur, vingt minutes tête en bas, pour donner du ressort à ses ondulations brunes. Plus que de santé capillaire, il est question ici d’esthétique : comme de nombreuses filles de son âge, Brune a les cheveux longs jusqu’à la taille et n’aime pas paraître « négligée ». Les garçons de son entourage ne sont d’ailleurs pas en reste, consacrant eux aussi une bonne partie de leur argent de poche à des rendez-vous fréquents chez le coiffeur et à des produits spécifiques pour entretenir leur coupe dite « brocoli » – tempes et nuque rasées, et masse capillaire fournie sur le dessus du crâne.

Le cheveu foisonnant, sain, brillant et bien peigné n’est pas seulement l’obsession des générations Z (née entre la fin des années 1990 et le début des années 2000) et Alpha (qui lui succède), qui font, certes, figure de spécialistes en la matière. Le coiffeur parisien Adrien Coelho, dont le salon Très confidentiel est installé sous les arcades du Palais-Royal, constate que sa clientèle féminine, majoritairement âgée de 30 à 50 ans, cherche moins à se distinguer par une coiffure sophistiquée – comme c’était le cas des années 1960 au début des années 2000 – qu’à adopter ce qu’il nomme « une coupe de confort ». « Ces femmes très actives veulent une bonne coupe, facile à vivre au quotidien, mais surtout de beaux cheveux. Et de même qu’elles prennent soin de leur corps et de leur peau par le biais d’une bonne hygiène de vie et de soins adaptés, elles misent sur des traitements performants pour leur chevelure. »

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