Le succès des fanfares, entre nouveau répertoire et tradition rurale

C’était encore l’été à La Fosse-de-Tigné (Maine-et-Loire). Un lieu plus connu des amateurs de musique électronique que des aficionados de cuivres pétaradants – une fois par an, les 230 habitants voient débouler plusieurs centaines de teufeurs pour une free-party au milieu des champs. Cette fois-ci, c’est sur la place du village que se jouera la D’bandade. Au menu : trois fanfares amateur qui souffleront leur dernier coup de trompette à 2 heures du matin.

Alors qu’une bande de clowns venus de Cholet (Maine-et-Loire), Les Musiciens en folie, passe de La Java de Broadway, de Michel Sardou, à Un homme debout, de Claudio Capéo, trombones et saxophones patientent à même une table, avant de rejoindre les mains de la trentaine de musiciens de la Tekila Banda. Parmi eux, Alexis Fromont, 18 ans, tout juste bachelier, s’apprête à entamer des études d’architecture. Le fils de la coprésidente de ce groupe venu de Villevêque, une commune proche d’Angers, a opté pour une école située à Rennes, à deux heures de là. « J’ai choisi l’école la plus proche, pour pouvoir revenir jouer le week-end », dit, en souriant, ce saxophoniste, qui vante « un style de musique hyper-festif qui n’est pas celui qu’on apprend en école de musique ».

C’est quoi, une fanfare ? Question moins simple qu’il n’y paraît tant le terme est générique, recouvrant une multitude de formations. Première catégorie : les batteries-fanfares, avec leurs cuivres naturels (sans pistons ou coulisses), comme le clairon. « Leur origine, c’est l’armée. Ça permettait de transmettre des ordres », rappelle Philippe Dubernard, de la Confédération française des batteries et fanfares. Deuxième catégorie : les fanfares tout court et leurs cuivres au sens large (trompette, tuba…). Troisième catégorie : les harmonies, fanfares auxquelles s’ajoutent les bois (clarinette, saxophone…). Au sud d’Angers, loin du sud-ouest et du nord de la France où ces groupes musicaux sont légion, la fanfare de l’Aubance s’est longtemps appelée « fanfare de Mozé-sur-Louet ». « Même si on est une harmonie, on s’appelle toujours “fanfare” », explique Anthony Morreve, qui en est le chef d’orchestre.

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