Le rat-taupe glabre et le secret d’une longévité exceptionnelle

Osons-le dire, le monde animal est séparé en deux : il y a le rat-taupe glabre (Heterocephalus glaber) et les autres. Difficile en effet de trouver bestiole plus laide que ce rongeur d’Afrique de l’Est, à la peau rose et translucide, aux yeux atrophiés, aux incisives proéminentes et aux mâchoires surpuissantes. Exclusivement souterrain, il vit en colonie de 70 à 300 individus autour d’une reine et d’un ou deux princes consorts – frères ou fils de la souveraine – qui monopolisent la reproduction.

Ses besoins en oxygène sont dérisoires, son alimentation réduite, son métabolisme particulièrement lent. Il semble ne pas connaître la douleur et se montre incapable de réguler sa température corporelle. Que le froid gagne le terrier et tous les individus s’agglutinent, à la manière de chauves-souris dans un grenier.

Ce n’est du reste pas le seul point commun entre Heterocephalus glaber et les chiroptères. Dans l’ordre des mammifères – où poids et espérance de vie augmentent simultanément –, il est le seul à pouvoir presque rivaliser en longévité avec les chauves-souris. Jusqu’à 40 ans (au laboratoire) pour autant de grammes. Mieux que les humains, donc. Beaucoup mieux que tous les rongeurs. Toujours comme les chauves-souris, il ne connaît pas le cancer, nettoie avec une très grande efficacité ses cellules sénescentes et répare à merveille son ADN endommagé.

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