Olivier Solivérès, qui a remporté le Molière du metteur en scène en 2024 pour Le Cercle des poètes disparus, a aujourd’hui sept créations jeunesse à l’affiche dans différents théâtres. Des spectacles pour tous les âges, en tout cas pour ceux de ses quatre enfants : Noé et Louis, 16 et 13 ans, dont il a la garde partagée, et Emma et Jules, 6 et 3 ans, qu’il élève avec sa femme, Clémentine.
Son dernier spectacle, Cher Evan Hansen, adaptation d’une comédie musicale de Broadway, aborde les thèmes de la santé mentale et des réseaux sociaux chez les ados. Quand on lui fait remarquer que, comme dans Le Cercle des poètes disparus, il y est question de suicide au lycée, il rétorque que ce sont aussi deux spectacles dont on sort regonflé. Et si les dialogues sonnent authentiques en français, c’est grâce à ses ados, explique-t-il : « “Oui, bro”, “ta bouche, toi”, “gênant”… J’ai rajouté des termes que j’entends tous les jours à la maison. »
Quand on évoque l’adolescence et l’école en ce moment, on parle d’abord de harcèlement. Mais le mal-être d’Evan Hansen, pourtant très courant, n’est pas celui qu’on se représente. Evan n’est pas harcelé, il est ignoré. Il se sent invisible. C’est une autre forme de harcèlement de laisser quelqu’un tout seul, de ne pas aller lui parler. Cela peut être aussi douloureux.