Elles fouleront les terrains pour la première fois depuis 2018. Dimanche 26 octobre, les joueuses de l’équipe nationale afghane affrontent le Tchad au Maroc (16 heures, à Paris), pour leur entrée en lice dans le tournoi FIFA Unites Women’s Series. Enfin, pas tout à fait l’équipe nationale : sous la dénomination Afghan Women United, les footballeuses en exil représenteront non officiellement leur pays, dans ce tournoi amical réunissant également la Tunisie et la Libye.
La vie de ces joueuses a basculé le 15 août 2021. Ce jour-là, les talibans reprennent le pouvoir à Kaboul, à la suite du retrait des troupes américaines et britanniques du pays, vingt ans après le début de la guerre menée par les Etats-Unis en réponse au 11-Septembre. Dès leur retour, les talibans promulguent des dizaines de décrets supprimant les droits des femmes : école interdite au-delà de 12 ans, travail proscrit, sport prohibé, parole et présence dans l’espace public bannies. Au point que les juristes des ONG internationales parlent désormais d’apartheid de genre. En juillet, la Cour pénale internationale a émis pour la première fois des mandats d’arrêt pour « le crime contre l’humanité de persécution pour des motifs liés au genre » contre deux dirigeants talibans.