On avait rendez-vous dans un bureau au cœur de Genève (Suisse), nous voilà propulsés dans une cave à vin. Un petit effort d’imagination, et les centaines de livres qui nous entourent se transforment en boissons. « Souvent, on remplit nos bibliothèques sans pour autant lire tout ce qu’on achète. Pas la peine de dramatiser : un livre, c’est comme une bonne bouteille. On le déguste dans certains moments et conditions. On peut ne pas aimer un livre maintenant, puis le savourer dans dix ans », narre Martin Boujol.

On se prend au jeu : quel cru choisir en ce moment ? L’œnologue improvisé observe sa bibliothèque, et nous indique Le Monde d’hier, de Stefan Zweig (publication posthume en 1943) : « Le livre nous plonge dans l’effervescence culturelle de Vienne au début du XXe siècle. C’était un moment dingue ! Il faut se figurer [Sigmund] Freud chiller au café avec Zweig et [Thomas] Mann. Puis, de façon extrêmement rapide, cette période faste bascule dans une ère très sombre, on est aux aurores de la première guerre mondiale. A un moment où la paix en Europe est menacée, c’est bien de se rappeler à quel point les équilibres sont fragiles et méritent d’être soignés. »

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