Espionnage, débauchages et sabotages… l’armée s’inquiète de la hausse des ingérences étrangères

Espionnage, débauchages et sabotages… l’armée s’inquiète de la hausse des ingérences étrangères

Le monde de la défense française a été exposé, en 2023, à une forte hausse des tentatives d’ingérences étrangères. Qu’il s’agisse de bases militaires, des forces qui y sont déployées ou des entreprises de la base industrielle de défense (BITD), l’ensemble de ces acteurs ont fait l’objet d’approches ou d’intrusions plus ou moins offensives, clairement considérées comme des opérations d’ingérences diligentées par des Etats étrangers. L’alerte, publiée dans la lettre d’information de la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) a été diffusée le 5 juillet, sur le réseau LinkedIn.

C’est la deuxième fois depuis le début de la guerre en Ukraine, que la DRSD, le service de renseignement des armées dédié à la contre-ingérence, présente son état annuel de la menace par le biais de sa lettre d’information économique diffusée deux à trois fois par an sur Internet. Le choix du réseau social professionnel vise à sensibiliser les sphères économiques, très ciblées par les acteurs étatiques étrangers. LinkedIn est aussi un des outils régulièrement utilisés par les services étrangers, chinois et russes en tête, pour tenter d’approcher certains profils.

Dans sa lettre d’une dizaine de pages, la DRSD constate en premier lieu une « nette progression » des atteintes « humaines », soit des vols d’ordinateur, des opérations de chantage reposant sur des infractions réelles ou supposées, notamment lors de voyages à l’étranger, ou encore des stratégies de débauchage agressives, visant notamment à capter des savoir-faire et les connaissances des collaborateurs d’entreprises françaises.

Le mode d’action qui a toutefois particulièrement augmenté, en 2023, est le faux entretien d’embauche, notamment avec l’usage des réseaux sociaux. Sans le nommer, la DRSD pointe un cabinet de conseil chinois qui mène, depuis novembre 2022, une campagne « massive » de débauchage dans le milieu de la recherche scientifique. Plus de 650 approches effectuées par ce cabinet de conseil ont été identifiées depuis 2023. Les structures contribuant à la défense sont « particulièrement ciblées », ajoute la DRSD.

En 2023, le nombre « d’incidents de sécurité » à l’encontre de sites industriels de défense français (intrusions, tentatives de repérage, survols de drones…) a par ailleurs augmenté de 10 %. Lors de travaux de rénovation, une entreprise du secteur de la défense a ainsi empêché in extremis l’entrée sur son site d’un ouvrier au profil douteux, illustre la DRSD, sans nommer la société ciblée. Lors du filtrage réalisé le premier jour du chantier, les agents de sécurité se sont rendu compte que l’un des salariés détenait une fausse carte d’identité bulgare, qu’il était en séjour irrégulier sur le territoire et qu’il venait, en réalité, d’un autre pays évoluant dans « la sphère d’influence russe ».

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