L’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’émotion qu’il a suscitée, mais aussi les passions qui ont entouré sa reconstruction et les trésors de savoir-faire déployés par ceux qui l’ont restaurée ont eu quelques effets positifs. Parmi eux, un renouveau d’intérêt pour l’art gothique auprès du public.
Mais ce n’est pas la première fois que cette période méprisée après l’avènement de la Renaissance – le terme est employé de façon dévalorisante, notamment par Raphaël (1483-1520), puis par Giorgio Vasari (1511-1574), qui, dans son ouvrage Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (1550), oppose les artistes de son temps, italiens en l’occurrence, à ce style barbare, car non inspiré de l’antique – est remise à l’honneur.
C’est ce que montrent une grande exposition au Louvre-Lens (Pas-de-Calais) et une plus modeste (près de 190 œuvres tout de même), mais non moins passionnante, au Musée de Cluny-Musée national du Moyen Age, à Paris.
Dans les deux cas se pose le problème de l’architecture, difficile à restituer dans l’espace d’un musée. On parvient à l’évoquer, à Lens surtout, grâce à des relevés d’architectes – magnifiques dessins – effectués au XIXe siècle, et pour Cluny, simplement grâce à la proximité de Notre-Dame et d’autres églises contemporaines.