Plus de 2 000 vols ont encore été annulés, lundi 10 novembre, aux Etats-Unis et Donald Trump a menacé les contrôleurs aériens ne se présentant pas à leur poste de sabrer dans les salaires qui doivent leur être versés après la levée de la paralysie budgétaire.

Si une issue semble se dessiner après un accord au Sénat, le shutdown dure maintenant depuis plus de quarante jours, privant de solde plus d’un million de fonctionnaires – dont les aiguilleurs du ciel. Ceux-là connaissent un absentéisme accru, et, pour éviter tout accident, les autorités demandent depuis plusieurs jours aux compagnies aériennes de supprimer des vols, créant des perturbations.

« Tous les contrôleurs aériens doivent reprendre le travail immédiatement [ce dernier mot étant écrit en majuscules] !!! Tous ceux qui ne le feront pas auront des retenues substantielles » sur leurs salaires, a écrit le président américain sur son réseau Truth Social. Il a évoqué un « bonus de 10 000 dollars » pour chaque contrôleur resté à son poste pendant la durée du blocage budgétaire, qualifiant les fonctionnaires dans cette situation de « vrais patriotes ». Interrogé plus tard sur la provenance de cet argent par la chaîne américaine Fox News, Donald Trump a affirmé que « cela n’a[vait] pas d’importance », ajoutant qu’il le trouverait « bien comme toujours quelque part ».

« La vaste majorité » des contrôleurs aériens « ont continué à exercer un des métiers les plus exigeants et stressants au monde, malgré l’absence de rémunération », a rétorqué le syndicat national des contrôleurs aériens (NATCA) dans une réaction transmise à l’Agence France-Presse.

Plus tôt dans la journée, en conférence de presse, l’organisation a appelé les responsables politiques à mettre fin au shutdown. « Trop c’est trop », a lancé le président du syndicat Nick Daniels, ajoutant que les aiguilleurs du ciel « ne devraient jamais servir de pions dans un jeu politique ». Il a mis en avant le coût humain de la paralysie budgétaire, et affirmé que la situation mettait chaque jour un peu plus en péril la sécurité des vols.

« Cela fait quarante et un jours que les contrôleurs aériens sont frappés d’une incertitude financière qui crée du stress, des frustrations et des pressions empêchant d’être concentrés à 100 % sur leur mission », a regretté Nick Daniels. Selon lui, des agents « ne savent plus comment payer l’essence pour se rendre au travail » ou encore les services de garde d’enfant. Nick Daniels a aussi rapporté que des contrôleurs aériens commençaient à prendre des petits boulots pour payer les factures, ajoutant à la fatigue.

Les suppressions de vols, réclamées par le régulateur aérien public FAA, ont pour but de diminuer le volume d’avions à surveiller pour les contrôleurs aériens en poste, dont beaucoup se voient obligés de travailler « six jours sur sept, dix heures par jour », selon le syndicat NATCA. Plus de 2 000 vols ont été annulés lundi aux Etats-Unis et plus de 7 000 ont subi des retards, selon le site FlightAware. « Le trafic aérien va se réduire à peau de chagrin alors que tout le monde veut voyager pour voir sa famille » à l’occasion de la traditionnelle fête de Thanksgiving à la fin de novembre, avait alerté vendredi le ministre des transports américain, Sean Duffy, sur Fox News.

L’Etat américain est depuis le début du mois d’octobre en situation de paralysie budgétaire. Des centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux travaillent sans être payés, dont les contrôleurs aériens.

Le pays entrevoyait, lundi, une issue prochaine à la paralysie budgétaire après un accord passé au Sénat entre la majorité républicaine et quelques démocrates modérés, qui font déjà face aux foudres de leur camp. L’adoption par le Sénat du nouveau texte budgétaire est attendue tard lundi, voire dans la nuit. La proposition de loi fera ensuite la navette jusqu’à la Chambre des représentants, pour être votée, peut-être dès mercredi. Une fois adopté par les deux chambres du Congrès, le texte atterrira sur le bureau de Donald Trump pour une promulgation qui mettra fin au shutdown.

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