« Tours, Tours, Tours ! » Alain Souchon répète le nom de la ville qui l’accueille et l’acclame, à la manière d’une formule magique. « Gentils Tourangeaux, gentilles Tourangelles », roucoule le crooner, sous les hourras. On se fait la cour, on se fait de l’effet. L’automne a des airs de printemps. La tournée qu’il anime avec ses deux fils, Pierre et Charles (alias Ours), eux aussi chanteurs, était passée par ici, en mars ; elle est repassée par là, début octobre. A chaque fois, plus un seul siège de libre parmi les 2 000 que compte le Vinci-Palais des congrès, drôle de paquebot dessiné par Jean Nouvel, comme échoué sur la Loire.

Dans les travées, on trouve des pharmaciens, des notaires, ces notables qu’Alain Souchon raillait, plus jeune, dans Jamais content (1977). Mais pas que. « Mon père fédère les chasseurs et les rappeurs », plaisante l’aîné, Pierre, 53 ans. Les punchlines qu’il décoche sur scène font mouche. Les ritournelles paternelles, itou. Sur Foule sentimentale (1993), on a surpris une greffière du tribunal de grande instance de Paris, au premier rang, la larme à l’œil. Plutôt que d’applaudir le trio Salle Pleyel, dans la capitale, où s’achèvera fin février 2026 la tournée commencée il y a un an et demi, elle a opté pour Tours. Sans regret : « J’avoue, j’ai flanché », confesse la juriste, en séchant ses yeux. Ainsi sont les Souchon : ils bouleversent l’ordre établi.

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