Ce que l’on sait de l’enlèvement et de la mort de Célya, 6 ans, après l’interpellation du compagnon de sa mère

Le procureur de la République de Rouen évoque « des faits d’une extrême violence ». Lors d’une conférence de presse, samedi 12 juillet, Frédéric Teillet, a détaillé les conditions de la mort de Célya, 6 ans, enlevée et tuée, vendredi, en Seine-Maritime. Son beau-père, un quadragénaire a été arrêté et placé en garde à vue, samedi, plusieurs heures après le déclenchement du dispositif Alerte enlèvement.

Une information judiciaire a été ouverte pour « tentative de meurtre » contre sa compagne, « enlèvement de mineur de moins 15 ans » et « meurtre de mineur de moins 15 ans ». Selon les premiers éléments de l’enquête, le décès de la fillette est en lien avec un « fracas majeur à l’arrière du crâne » et la victime présentait « de nombreuses ecchymoses », dont « neuf plaies », certaines étant post-mortem.

Le procureur a précisé que le suspect, qui n’était pas connu de la justice pour des faits de violences mais dans des affaires de stupéfiants, s’est « laissé interpeller sans heurt ». L’homme de 42 ans avait été condamné à cinq reprises dans des affaires liées aux stupéfiants.

Toujours selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect avait consommé de la cocaïne le jour du drame. Sa compagne, qui n’a jamais signalé des faits de violences, évoque « un coup de folie », selon le procureur M. Teillet.

« Les gendarmes ont retrouvé et interpellé vers 6 heures le principal mis en cause », compagnon de la mère de l’enfant, « à proximité du lieu de découverte de sa voiture, dans un bois de Saint-Martin-de-l’If », a détaillé samedi la gendarmerie.

Le corps de Célya avait été découvert dans un bois, près du véhicule du compagnon de sa mère, selon le parquet. Peu après 1 heure samedi, le ministère de la justice avait annoncé sur X la découverte du corps sans vie de l’enfant, ainsi que la levée du dispositif Alerte enlèvement.

D’importants moyens de gendarmerie avaient été déployés pour rechercher le suspect et la fillette dans le cadre du dispositif Alerte enlèvement déclenché vendredi soir.

« Célya, âgée de 6 ans, de type européen, cheveux châtain foncé mi-longs, yeux marron, portant une robe licorne de couleur noire, mesurant 1,10 mètre, a disparu de son domicile de Saint-Martin-de-l’If », à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Rouen peu avant 18 heures, détaillait le communiqué de l’alerte. « Elle est susceptible d’avoir été enlevée par le compagnon de sa mère : homme âgé de 42 ans, 1,80 mètre, corpulence très maigre, cheveux châtains, yeux bleus, circulant à bord d’une Golf bleu marine immatriculée 7189 WM 76 », poursuivait l’alerte diffusée par le ministère.

Le procureur avait appelé les habitants de Saint-Martin-de-l’If (Seine-Maritime), où le drame s’est noué, à « la plus grande vigilance », dans un communiqué diffusé dans la nuit de vendredi à samedi.

C’est la mère qui a appelé la gendarmerie vers 18 heures pour dire qu’elle venait de se faire agresser au couteau par son compagnon, a rapporté à l’AFP une source au sein de la gendarmerie. Elle disait avoir réussi à sortir de son logement, mais que son compagnon, qui n’est pas le père de l’enfant, s’y trouvait toujours avec la petite fille.

« La maman de Célya, qui a été victime des premières violences, est actuellement hospitalisée, mais ses jours ne sont pas en danger », a précisé le procureur de Rouen dans son communiqué. Selon une source proche de l’enquête, la mère a déclaré lors de son appel aux gendarmes que son enfant avait aussi reçu des coups de couteau.

A leur arrivée au domicile, les gendarmes avaient constaté qu’il était vide de tout occupant. Plus d’une centaine de gendarmes de Seine-Maritime et des départements limitrophes ont été mobilisés, ainsi que des gendarmes mobiles, une équipe cynophile et un hélicoptère.

« Un peu après 22 heures, un riverain informé par l’Alerte enlèvement, a permis de localiser le véhicule du ravisseur présumé. Les recherches des gendarmes ont ensuite conduit à la découverte du corps sans vie de l’enfant », a précisé Frédéric Teillet. Le couple n’avait pas été signalé pour des violences intrafamiliales. Mais selon la source proche de l’enquête, l’homme était connu de la justice ainsi que pour des troubles du comportement.

Adopté en France en février 2006, le dispositif Alerte enlèvement consiste à lancer une alerte massive en cas de rapt d’enfant mineur pour mobiliser la population dans la recherche de l’enfant et de son ravisseur. Il a été déclenché en France à une trentaine de reprises jusqu’à présent. Il n’est activé que si plusieurs critères sont réunis : un enlèvement avéré et pas une simple disparition, la victime doit être mineure, son intégrité physique ou sa vie doivent être en danger et des éléments d’information doivent permettre de la localiser.

Sa précédente activation remontait à janvier dernier, pour la disparition d’une petite fille d’un mois enlevée à l’hôpital de Meaux (Seine-et-Marne), qui avait été rapidement retrouvée saine et sauve avec sa mère, en situation de grande précarité.

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