Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devait se rendre à Paris, lundi 17 novembre, pour sa neuvième visite depuis l’invasion de son pays par la Russie, l’aide militaire à l’Ukraine devait être l’un des principaux sujets à l’ordre du jour. La fin du soutien militaire américain à Kiev, décrétée par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche, met une très forte pression sur les Européens. La relative transparence qui prévalait au début de la guerre sur cette aide, à grand renfort de listes d’armement, a toutefois disparu, et c’est dans l’opacité que les alliés s’organisent désormais.

La première zone de flou concerne le soutien américain. Malgré le souhait de l’administration républicaine de mettre fin au système mis sur pied par les démocrates sous la présidence de Joe Biden, la diminution de l’aide à l’Ukraine sera bien plus progressive qu’annoncée. Sur un strict plan budgétaire, l’enveloppe destinée à l’Ukraine, prévue dans le projet de loi de finances pour 2026, actuellement débattu au Congrès, ne compte que 500 millions de dollars (soit environ 430 millions d’euros). Mais plusieurs milliards de dollars, budgétés entre 2022 et 2024, n’ont pas encore été dépensés, et un grand nombre d’armes déjà commandées doivent encore être livrées.

Depuis 2022, l’aide militaire américaine a été financée grâce à deux grands mécanismes. Le premier, d’un montant cumulé de 45,8 milliards de dollars, correspond à la valorisation du matériel donné à Kiev par Washington en puisant directement dans les stocks des armées. Baptisé « Presidential Drawdown Authority » (PDA), ce dispositif à la main du président des Etats-Unis a permis d’envoyer rapidement en Ukraine un grand nombre d’armes disponibles « sur étagère ».

Problème : les stocks de l’armée américaine se sont vidés plus vite qu’ils ne se sont remplis, avec des débats interminables sur la valeur de ce qui a été donné aux Ukrainiens et le coût du remplacement. Si on s’en tient aux valorisations de l’inspection générale des armées américaines, seul environ un quart de ce qui a été cédé à Kiev depuis 2022 a été remplacé. Des contrats ont été signés pour 32 milliards de dollars supplémentaires, mais les équipements n’ont pas encore été livrés et les industriels reconnaissent leurs retards.

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