A la date du mardi 4 novembre, pas grand-chose n’était prévu dans l’agenda de l’avocate Olivia Ronen. En tout cas certainement pas d’assister en garde à vue son client historique, Salah Abdeslam, incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Prévenue tôt le matin, elle monte, en catastrophe, dans le premier train en direction de Lens.
La justice veut entendre le dernier survivant du commando des attentats du 13 novembre 2015, car elle le soupçonne d’avoir eu accès, par le biais de quatre clés USB, à des messages et des vidéos de propagande djihadiste. Pendant presque sept heures, face aux enquêteurs de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, Salah Abdeslam fait valoir, sur les conseils de son avocate, son droit au silence, comme il l’avait fait pendant presque toute l’instruction du procès des attentats, qui ont fait 132 morts et des centaines de blessés.