L’inscription « Ministère de l’éducation nationale » apposée en grosses lettres sur la façade d’un bâtiment circulaire du centre d’Antananarivo n’est plus peinte en orange : elle a été recouverte de blanc. La couleur favorite du chef d’Etat déchu Andry Rajoelina, visible sur les frontons de nombre d’écoles et de centres de santé, et même sur le téléphérique de la capitale, est passée de mode.
Elu en 2019 après avoir été président de la transition de 2009 à 2014, Andry Rajoelina a été renversé le 14 octobre, au terme de trois semaines de manifestations de la génération Z, par des militaires conduits par Michaël Randrianirina.
Le commandant du Capsat, qui s’est octroyé le titre de « président de la refondation », a promis la « rupture » en prenant le pouvoir, exaltant « un peuple en effervescence, mû par la volonté du changement ». Les nouvelles autorités ont pris plusieurs décisions symboliques pour donner des gages, à commencer par l’ouverture d’enquêtes contre les caciques de l’ancien régime.
Premier d’entre eux, Mamy Ravatomanga, l’un des plus importants magnats du pays, financeur des campagnes et conseiller de l’ombre d’Andry Rajoelina, est depuis le 16 octobre sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Le ministère de la justice a aussi demandé à Interpol la publication d’une notice rouge à son encontre alors que l’homme d’affaires a fui à l’île Maurice trois jours avant que les militaires prennent le pouvoir – il a été arrêté pour « blanchiment d’argent et entente délictueuse ».