A la fin des années 1990, la star de la Bourse, c’est lui, comme Nvidia l’est aujourd’hui. L’américain Cisco Systems est alors au cœur de la frénésie Internet : ses routeurs, indispensables pour brancher les entreprises au réseau informatique mondial en pleine expansion, s’arrachent. Entre 1995 et 2000, son chiffre d’affaires s’envole de plus de 850 %. Celui que l’on surnomme le « plombier » d’Internet jubile : la start-up fondée en 1984 par d’anciens étudiants de l’université Stanford (Californie) devient, fin mars 2000, l’entreprise la plus chère du monde, avec une capitalisation de plus de 500 milliards de dollars, devant Microsoft. Cela ne dure que quelques jours, avant que la bulle Internet explose, emportant avec elle sa nouvelle star. En octobre 2002, l’action touche le fond à 8,12 dollars. L’entreprise a perdu plus de 90 % de sa valeur et son « sex-appeal » boursier.
Depuis quelques jours, et après une lente remontée de la pente sur plusieurs années, l’action Cisco (le groupe a abandonné le complément Systems en 2006) tutoie ses sommets de la bulle Internet. Montée à 79,50 dollars, le 13 novembre, elle n’est plus très loin de son record de 82 dollars atteint le 27 mars 2000.
Cette fois, c’est l’intelligence artificielle (IA) qui fait bouillir la marmite du « plombier » d’Internet, ses produits, routeurs et logiciels, servant à fluidifier et accélérer la circulation des données des centres de calcul des géants de l’IA. Cisco a même signé un accord, en juin 2024, avec le fabricant de puces Nvidia, sur lesquelles tournent les moteurs d’IA, pour commercialiser une offre commune spécifique et prête à l’emploi. Les demandes affluent : lors du trimestre clos fin octobre, le géant américain dit avoir enregistré pour 1,3 milliard de dollars de commandes dans l’IA, 500 millions de plus que trois mois plus tôt.