C’est une servante qui l’a rendue mondialement célèbre. Une humble servante vêtue d’une cape cramoisie et d’une coiffe blanche, devenue l’un des symboles de la lutte féministe. Mais si La Servante écarlate – en anglais The Handmaid’s Tale (1985), parue en 1987 chez Robert Laffont et relancée en 2017 par la série du même nom – a fait d’elle une star, la Canadienne Margaret Atwood n’a pas attendu cette dystopie pour se faire connaître du monde anglo-saxon. Elle a beau dire qu’elle n’écrit « ni autant que Joyce Carol Oates ni aussi vite que Simenon », elle a signé une quarantaine d’ouvrages de toute nature (romans, nouvelles, poésie, essais) depuis son premier livre, La Femme comestible (éd. Robert Laffont, 2008 ; 2021), paru au Canada en 1969.
Aujourd’hui, elle reconstitue ce parcours hors norme dans un ouvrage de Mémoires (Le Livre des vies. Mémoires écarlates, traduit sous la direction de Michèle Albaret-Maatsch, éd. Robert Laffont, 616 pages, 25,90 euros, numérique 18 euros), qui paraît en même temps qu’un « Cahier de L’Herne Margaret Atwood », sous la direction de Christine Evain (240 pages, 39 euros, numérique 26 euros), riche de nombreux inédits. De passage à Paris pour la promotion de ces ouvrages, l’écrivaine sera au Théâtre de la Ville pour une soirée spéciale, mardi 18 novembre, jour de ses 86 ans. Revenant avec entrain sur une vie et une carrière au cours desquelles elle se sera, dit-elle, « beaucoup amusée », cette autrice culte se confie au « Monde des livres ».