Conjurer l’oubli, restaurer la mémoire. C’est sans doute la mission que s’est assignée très tôt Michèle Audin qui vient de disparaître le 14 novembre à Strasbourg à l’âge de 71 ans. Mathématicienne, comme ses parents, elle est devenue historienne et romancière pour donner une voix et un visage à tous ceux que l’histoire néglige, réprouve ou efface.

A l’origine, une affaire de famille. Née à Alger le 3 janvier 1954, Michèle Audin est l’aînée des trois enfants de Josette et Maurice Audin. Ses parents se sont rencontrés à la faculté à 20 ans à peine. Ils se marient en janvier 1953 et donneront deux frères à Michèle, Louis (1955) et Pierre (1957). Mais l’harmonie familiale est de très courte durée. Unis par une même passion pour les mathématiques, un même amour de l’Algérie, de ses peuples et de ses traditions, un même rejet du colonialisme, Josette et Maurice Audin partagent la conviction que les Algériens ont droit à la dignité et à l’autodétermination. Aussi, lorsque le conflit éclate, à la fin de 1954, tous deux membres du Parti communiste algérien communient dans l’espoir d’une émancipation du territoire.

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