La réalisatrice des documentaires Clichy pour l’exemple (2006), Vers la tendresse (2016), Nous (2021), récompensée à la Mostra de Venise (2022) et aux Césars (2023) pour son premier film de fiction, Saint-Omer, interprète et met en scène à la MC93, à Bobigny, Le Voyage de la Vénus noire. Ecrite par la poétesse afro-américaine Robin Coste Lewis, cette épopée tempétueuse et poétique questionne la représentation du corps des femmes noires dans l’art.

Robin Coste Lewis raconte comment l’enseignement de l’histoire de l’art est une forme de propagande qui efface complètement les femmes noires du paysage. Je vous assure que je ne traverse plus le Louvre de la même manière depuis que je l’ai lue. Son texte agit comme une déflagration. Il réactive des sensations liées à la violence de nos héritages, à nous, qui nous construisons dans la déformation d’images fabriquées par les autres depuis l’Antiquité. Les mots de Robin Coste Lewis ont la force d’un torrent. Ils révèlent nos traumas avant de les nettoyer.