Hommes du RAID masqués et armés de fusils d’assaut, équipes de déminage, berlines blindées pour accompagner la famille et un dispositif policier bouclant totalement la cité de Frais-Vallon (13e arrondissement) puis le cimetière de Saint-Henri (15e) dans le nord de Marseille. Les obsèques de Mehdi Kessaci, le jeune frère du militant écologiste et figure de la lutte contre le narcotrafic Amine Kessaci, ont pris, mardi 18 novembre, une allure irréelle. Le déploiement inédit de forces de l’ordre pour un enterrement, la tension venant se mêler à la douleur des proches : tout au long de la journée, les circonstances ont rappelé à quel point l’assassinat, jeudi 13 novembre, de cet homme de 20 ans constitue une première en France.
Encore étudiant en BTS Banque dans un lycée du centre-ville, se préparant à repasser le concours de fonctionnaire de police, Mehdi Kessaci n’avait, selon le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, « rien à voir avec le narcotrafic ». Après quelques jours d’enquête, l’hypothèse d’un crime visant Amine Kessaci à travers son jeune frère reste la piste privilégiée par la justice. « Un crime d’intimidation », selon le ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, mardi depuis Paris, qui constituerait un « point de bascule » dans l’ampleur prise par les réseaux de trafic de stupéfiants en France.