A Zhengzhou, en Chine, les saisonniers précaires de l’« iPhone City »

En ce début octobre, la nuit tombe sur Zhengzhou, la capitale du Henan, au centre de la Chine. La passerelle qui enjambe la route pour rejoindre le secteur K du gigantesque complexe d’usines, jusque-là quasi déserte, s’emplit soudainement. Bientôt, le flux d’ouvriers quittant les chaînes d’assemblage de l’iPhone à la fin du shift de jour est tel que l’endroit ressemble aux couloirs bondés d’une gare à l’heure de pointe. Ils se dispersent ensuite entre les gargotes stratégiquement installées là, étalant nouilles sautées et pains farcis sous les néons. D’autres travailleurs font le chemin inverse, pour prendre le relais de la production de nuit.

Leurs heures terminées, Liu et Ma, tous deux 18 ans, se dirigent vers les barres d’immeubles dortoirs. Le Monde a choisi de n’utiliser que les noms de famille des personnes interviewées (elles ne peuvent ainsi pas être identifiées, ces noms étant très fréquents), car des agents du gouvernement local et des policiers en civil nous ont suivis à la trace, et ont intimidé certains de nos interlocuteurs.

Liu et Ma, donc, se sont rencontrés début septembre quand ils ont été affectés à la production de l’iPhone 17 Pro Max, sur une ligne où le processeur central et ses circuits sont fixés dans le smartphone. Là, ils serrent des pièces à la visseuse automatique. Lui a compté par curiosité : chaque jour, il répète les mêmes gestes environ 1 300 fois.

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