Coup de froid sur les salaires. Le baromètre annuel de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) confirme un durcissement des politiques de rémunération. L’heure est à la modération : « On constate un ralentissement de l’augmentation médiane », a déclaré Hélène Garner, la directrice des données et des études de l’APEC, lors de la présentation, mardi 18 novembre, à Paris, des résultats du Baromètre 2025 de la rémunération des cadres, réalisé à partir d’une enquête annuelle menée en juin auprès de 26 000 cadres en poste dans le secteur privé. Les résultats de cette étude ont été redressés sur la base des déclarations sociales nominatives des entreprises à l’Insee, précise l’APEC.
Huit cadres sur dix gagnent entre 38 000 et 95 000 euros bruts par an en 2025. A 55 000 euros bruts par an, la rémunération médiane (salaire plus primes et autres bonus) progresse tout de même de 1,8 % par rapport à 2024. Mais les cadres n’ont pas rattrapé la perte de pouvoir d’achat provoquée par les périodes de forte inflation en 2022 et 2023, et le nombre de bénéficiaires a baissé, quel que soit l’âge des salariés : 53 % des cadres ont été augmentés en 2025, contre 60 % en 2024. C’est encore moins pour les femmes : 51 % d’entre elles seulement ont bénéficié d’une hausse de rémunération en 2025, contre 59 % l’année précédente.
La construction et les services sont davantage marqués par ce coup de froid sur les salaires que les autres secteurs d’activité. Parmi les fonctions : les plus fortes baisses du nombre de bénéficiaires de hausses de salaire sont dans la communication, l’ingénierie, la production industrielle, et le marketing, tandis que la finance, le transport et les ressources humaines sont relativement épargnés.
Mais le plus notable est le retournement de l’évolution par genre. Après un léger mieux ces dernières années, les inégalités femmes-hommes s’accroissent de nouveau. En 2025, la rémunération médiane des hommes cadres est de 16 % supérieure à celle des femmes, contre 12 % en 2024.