« Tout le monde est mécontent : la crise économique, le coût de la vie… Personne n’a confiance dans ce gouvernement, observe le dessinateur roumain Dan Perjovschi, anorak sans âge, cheveux et barbe hirsutes mouillés par la pluie, alors que l’on déambule autour du marché Amzei. Pourtant, c’est incroyable les progrès que ce pays a faits. » Dans ce quartier de Bucarest, les bouis-bouis sont devenus des lieux d’art et de culture, et l’été, les rues sont fermées à la circulation pour permettre de déambuler. « Bien sûr, c’est la gentrification, mais au moins c’est de la culture. Les jeunes ne se rendent pas compte. Ils me disent : tu as apporté le capitalisme. Non, j’ai apporté la démocratie. Même si je pense qu’on a un peu raté notre coup. J’imaginais un pays meilleur. »

Aujourd’hui exposé à travers le monde, du Centre Pompidou au MoMA de New York, Dan Perjovschi est une figure de l’intelligentsia roumaine. Illustrateur depuis le premier jour de la revue 22 (nommée en hommage au 22 décembre 1989, jour de la chute de Ceausescu), il a connu les émeutes et la répression, et s’est fait une spécialité d’un interventionnisme mural oscillant entre agit-prop et lettrisme, du genre : « Middle class have middle dreams ? » (« la classe moyenne a-t-elle des rêves moyens ? »).

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