Shein est sous le coup d’une nouvelle procédure judiciaire. Cette fois, ce ne sont pas des ministères qui l’assignent pour vente de produits illicites, mais des concurrents. Une centaine de marques de mode et une douzaine de fédérations de commerçants et d’industriels français, dont l’Alliance du commerce, l’Union des industries textiles et la Fédération du e-commerce et de la vente à distance, ont annoncé, mercredi 19 novembre, « engager une action en justice contre la plateforme en ligne Shein pour concurrence déloyale ». Dans la foulée, le ministre du Commerce, Serge Papin, a qualifié celle-ci, dans un communiqué, de « très bonne nouvelle. Elle prouve que la filière ne se laissera plus faire ».
Cette coalition a fait appel au cabinet aixois Bruzzo Dubucq. Depuis 2021, ses avocats défendent les intérêts de 2 480 chauffeurs de taxi contre Uber et, bien que déboutés en première instance, espèrent toujours obtenir 455 millions d’euros de dommages et intérêts de la plateforme américaine de VTC pour concurrence déloyale.
La procédure contre Shein est plus inédite encore. Les avocats ont conseillé aux marques et commerçants français – Promod, Monoprix, les chaussures Besson et la Coopérative U en font partie – d’avoir recours à « une intervention volontaire » lors de l’audience prévue le 12 janvier au tribunal de commerce d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Les juges examineront alors l’assignation de Shein par le liquidateur de la société Olly Gan. Ce dernier a fait appel au même cabinet Bruzzo Dubucq pour obtenir de la plateforme d’origine chinoise des dommages et intérêts à la suite de la fermeture définitive de l’enseigne de prêt-à-porter masculin.