Le sous-officier Serhiy ne fait que passer, juste le temps de consulter le chirurgien d’un hôpital de Kiev spécialisé en traumatologie et orthopédie pour une vieille blessure. L’Ukrainien de 34 ans doit bientôt rejoindre les militaires de la section qu’il commande, déployés dans le secteur de la ville de Pokrovsk, dans l’est du pays, sur laquelle les Russes concentrent leurs assauts depuis des mois. Il en profite pour voir des amis et se rendre à l’hôpital, comme de nombreux autres soldats qui patientent, cigarettes aux lèvres, et viennent consulter, accompagnés de leur épouse, ce mardi 25 novembre.
Cela fait plus de deux ans que le sous-officier combat sans relâche sur le front du Donbass. Deux années qui ont suffi, comme il le dit, à oublier ce qu’était sa « vie d’avant ». Serhiy ne peut révéler son nom de famille, mais il donne volontiers son nom de guerre, « TCC », sigle désignant l’administration chargée de la mobilisation. Le choix vise à faire rire ces frères d’armes, explique-t-il, tant les hommes chargés de la mobilisation traînent une sinistre réputation dans le pays.