« Le discours du général Mandon s’inscrit dans la droite ligne de la loi de programmation militaire 2024-2030 »

« Messieurs, je vous invite à vous taire. Le plan de la bataille a été tracé. Le commandant est désigné. C’est à lui de conduire l’action. » C’est par ces mots que Louis XV mettait un terme aux conciliabules de son état-major alors que la bataille de Fontenoy (1745) s’apprêtait à être engagée face aux armées coalisées contre lui. Si la France de 2025 n’est pas en guerre, les armées ont en revanche pour mission de se préparer au combat selon des scénarios établis par les responsables politiques. Les nombreuses réactions politiques, notamment à La France insoumise et au Rassemblement national, aux propos du général Mandon, mardi 18 novembre, sur le manque de « force d’âme » et le risque que le pays ne soit « pas prêt à accepter de perdre ses enfants, de souffrir économiquement », montrent que cette déclaration soulève des questions tant de forme que de fond.

Sur le fond, loin de mettre en cause la subordination de l’autorité militaire au pouvoir civil, le discours du chef d’état-major des armées s’inscrit dans la droite ligne de la loi de programmation militaire votée par le Parlement en 2023 et de la nouvelle Revue nationale stratégique publiée le 14 juillet. Celle-ci, prenant acte de la dégradation de l’environnement sécuritaire en Europe, a pour hypothèse centrale une « guerre majeure de haute intensité », la Russie étant désignée comme une menace sans équivalent pour les intérêts français et ceux de ses alliés. En conséquence, un engagement des armées pour défendre le flanc est de l’Union européenne en cas de nouvelle agression russe est envisagé, mais aussi une préparation matérielle et morale du pays pour faire face à ce potentiel choc.

Or, depuis 2022, les forces politiques sont divisées entre ceux qui préconisent de mettre fin dès maintenant à la guerre en Ukraine, jugeant prioritaires le désarmement et la négociation d’une paix durable faite de garanties de sécurité mutuelles, et ceux qui, à l’inverse, voient là un discours défaitiste et complaisant envers Poutine, exhortent au maintien de l’aide à l’Ukraine et rappellent que les intérêts de la France ne se limitent pas à son territoire national.

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