Miss France 2026 doit être couronnée le 6 décembre à Amiens, devant les millions de téléspectateurs de TF1 transformés en arbitres des élégances. Au miroir de ses archives, cette élection n’a jamais été le genre de beauté du Monde. Le quotidien a longtemps posé un regard moqueur sur ces reines d’un an.
Il s’est gaussé du vernis des apparences, des atours de superficialité qui nimbent ce concours, si éloigné des canons habituels de l’actualité. Mais, finalement, ces articles conçus comme autant d’exercices de légèreté deviennent révélateurs, à leur manière, de l’évolution – ou de la permanence – des clichés.
Le 22 décembre 1947, le quotidien ne faisait encore que quatre pages, pour cause de pénurie d’après-guerre. Pour la première fois, la rédaction avait pourtant consacré une portion du précieux papier à l’élection de Miss France.
L’entrefilet anonyme, au milieu de la page 2, était le symbole du retour à la paix et du droit retrouvé à la frivolité. La lauréate, Mlle?Yvonne Viseux, était « âgée de vingt ans, blonde et mince ». « L’esprit d’à-propos dont elle fit preuve hier soir fut apprécié de tous les spectateurs qui brandissaient en guise d’approbation un disque blanc dont l’envers, rouge, devait au contraire symboliser l’indifférence ».