La performance économique des Etats-Unis a été globalement très bonne sous la présidence de Joe Biden. Le taux de chômage a diminué de 6,4 % en janvier 2021 quand il a été investi, à 4,1 % en octobre 2024. La croissance du PIB a été assez forte : 5,8 % en 2021, 1,9 % en 2022, 2,5 % en 2023 et 2,8 % au troisième trimestre 2024. Enfin, la Réserve fédérale a réussi à faire baisser considérablement l’inflation, d’un pic de 9,1 % en juin 2022 à 2,4 % en septembre 2024, sans faire remonter le chômage.
Le pouvoir d’achat des salariés américains a aussi progressé pendant cette période. Le salaire réel – différence entre la croissance du salaire et celle du prix de la consommation – a, sur un an, augmenté de 2 % en janvier 2021, reculé de 0,8 % en janvier 2023, augmenté de 2,9 % en janvier 2024 puis de 4 % en septembre 2024 : soit une progression claire pour les salariés américains. Ces performances auraient dû profiter à Kamala Harris et la porter à la présidence des Etats-Unis.
Alors pourquoi Donald Trump a-t-il obtenu une victoire aussi nette ? Les sondages montrent que les Américains ont reproché aux démocrates leur politique d’immigration et l’inflation élevée. De début 2021 à l’automne 2024, la proportion d’Américains nés à l’étranger est passée de 12,7 % à 14,4 %. En 2023, 3,2 millions d’entrées illégales de migrants ont aussi été recensées. Seuls 20 % de ces immigrants ont été renvoyés vers leur pays d’origine. Joe Biden n’a réagi qu’en juin 2024, par un décret empêchant l’accès au système d’asile, quand le nombre d’immigrants clandestins est trop élevé. L’opinion publique américaine a reproché son laxisme à l’administration démocrate.
L’inflation a joué un rôle considérable dans la campagne de Trump et sa perception peut être très différente de la réalité. Une enquête de l’université du Michigan montre que l’inflation perçue sur les douze derniers mois était encore de 6 %, alors que celle-ci n’était que de 3 % début 2024. Elle souligne que les mauvaises nouvelles sur ce sujet touchent beaucoup plus les Américains que les bonnes nouvelles. Elle est aussi plus ressentie par les personnes à revenu faible que par celles ayant des revenus élevés.